Roman Contemporain

La Part des Anges • Bruno Combes

Résumé de l’éditeur…

Lisa a perdu le goût de vivre depuis la mort accidentelle de son fils. Avec son mari et sa fille, elle quitte Paris pour s’installer dans une ferme isolée au fin fond du Périgord, La Part des Anges, dans l’espoir de se reconstruire. En vain…

Jusqu’au jour où Lisa découvre, niché dans le grenier de la vieille bâtisse, le journal d’Alice qui a vécu à La Part des Anges quatre-vingts ans auparavant. Page après page, Alice y raconte toutes les épreuves que la Seconde Guerre mondiale lui a fait traverser, de son mari déporté en Allemagne aux pires souffrances qu’elle a dû endurer pour assurer la sauvegarde de sa famille.

Deux âmes égarées vont ainsi se rencontrer à l’abri des murs de ce lieu mystérieux. Devant le courage d’Alice, Lisa trouvera-t-elle la force de se reconstruire ?

Mon avis…

Le ton est donné dès la lecture des premières pages avec la découverte des rituels auto-destructeurs que Lisa s’inflige face à l’absence de son fils, Théo. Théo a perdu la vie, fauché par un chauffard alors que Lisa venait de lui lâcher la main. La culpabilité la ronge et l’empêche d’avancer. Elle s’est enfermée dans une spirale infernale dont Hugo, son mari, et Emilie, sa fille, ne parviennent pas à la délivrer. Le seul moyen trouvé par cette famille pour aller de l’avant est de quitter la capitale pour s’installer à la Part des Anges, dans le Périgord. Cette ferme isolée renferme une histoire vieille de 80 ans, qui aidera peut-être Lisa à se reconstruire. 

J’ai retrouvé, avec un plaisir non feint, les caractéristiques de la plume de Bruno Combes : des sujets délicats, forts, exposés avec douceur et justesse. La perte d’un enfant est, je pense, le plus grand chagrin qu’une femme puisse éprouver ce qui rend certains passages difficiles à lire mais la plume reste légère et permet une lecture fluide, sans tomber dans la dramaturgie. On assiste ici davantage à un entremêlement de destins, une tentative de reconstruction personnelle et systémique, une ode à vie qu’à une lecture déprimante. 

L’arrivée de cette famille à la Part des Anges va nous permettre de découvrir l’Histoire d’Alice, qui a vécu dans cette même bâtisse 80 ans plus tôt et qui y a laissé un carnet relatant son vécu, pendant la seconde guerre mondiale. J’ai bien évidemment été touchée par Lisa mais je crois que mon réel coup de coeur est pour Alice. Son histoire force le respect, nous montre les tragédies vécues pendant la guerre par nos paires mais aussi la force dont les femmes ont fait preuve pendant cette période historique. On parle souvent des hommes partis au front mais peu de celles qui les ont attendus et qui ont nourri leurs familles. 

Le lien qui finira par unir Lisa et Alice sublime cet écrit. L’auteur parvient à nous faire penser à un réel échange bidirectionnel où chaque femme puise chez l’autre ce qu’elle était incapable de trouver au fond d’elle même. 

La Part des Anges fait partie de ces bouquins que l’on dévore mais dont on temporise la lecture pour ne pas en quitter trop précocement les personnages. Si vous aimez la plume de Bruno Combes, foncez ! Si vous n’avez encore jamais lu un roman de cet auteur alors ne perdez plus de temps et foncez chez votre libraire.

La femme ne sera jamais l’égale de l’homme, elle lui est, en bien des points, supérieure.
A-t-on jamais vue une femme déclarer une guerre ?
A-t-on jamais vue une femme provoquer un génocide ?
Qui a le pouvoir de donner la vie, si ce n’est la femme ?

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